Un an presque jour pour jour après sa dernière sélection (défaite 9-17, le 26 février 2011 en Angleterre), l'arrière Clément Poitrenaud va enfiler à nouveau un maillot frappé du coq, dimanche face à l'Irlande (16 heures sur France 2). Sa 45e sélection depuis 2001. Un chiffre qui témoigne d'un parcours cahoteux avec les Bleus. «Cela fait dix ans que je vais et je viens en équipe de France, et je reviens toujours. Je n'ai pas de rancœur, je mesure juste la chance que j'ai d'être ici.»
En dix ans, l'arrière du Stade toulousain, le seul club qu'il ait jamais connu, a gagné en assurance, en maturité. Il a bientôt 30 ans. «Ma carrière n'est pas linéaire. Des fois, j'ai été suffisamment bon pour venir en équipe de France et y rester. D'autres fois, des blessures, des méformes m'en ont empêché. C'est le lot de tous», philosophait-il mercredi à Marcoussis. Quand il est arrivé en équipe de France, il avait à peine 19 ans, venait juste de gagner son premier Bouclier de Brennus avec son pote d'enfance Frédéric Michalak. Chien fou, il relançait tous les ballons, n'utilisant que trop rarement son pied. Ce qui lui a valu critiques et déboires.
«Etiquette». La France du rugby se souvient notamment de sa boulette en finale de la Coupe d'Europe 2004, face aux Wasps : un ballon qui court le long de la ligne de touche, des rebonds dont il ne se méfie pas et Rob Howley, le demi de mêlée londonien, qui le lui chipe pour inscrire l'essai victorieux.