Auxerre, ses paisibles bords de l'Yonne, ses vieilles rues médiévales, sa majestueuse cathédrale Saint-Etienne… ses supporteurs ultras du kop Leclerc. Le 28 janvier, ils avaient méchamment chahuté leurs joueurs battus sur leur pelouse par Nancy (1-3). Samedi, une centaine d'entre eux a défilé du centre-ville au stade de l'Abbé-Deschamps en gueulant «Cassez-vous», «Auxerre en Ligue 1». Le soir, ils étaient une grosse poignée, après la 12e défaite de l'AJA cette saison (pour 12 nuls et 4 victoires) contre Evian-Thonon (0-2), refoulés par les gaz lacrymogènes alors qu'ils tentaient de pénétrer dans le couloir d'accès aux vestiaires en criant «Dirigeants démission». Ils n'ont pas eu la peau de Gérard Bourgoin, toujours président, mais ce dernier leur a offert celle de l'entraîneur, Laurent Fournier, remercié hier et remplacé dans la foulée par Jean-Guy Wallemme, ex-joueur puis entraîneur de Lens passé par la sélection du Congo.
Jamais depuis 1961 et la nomination de Guy Roux, entraîneur pendant quarante ans, l'AJ Auxerre n'avait changé de coach en cours de saison. Mais là, la situation semble désespérée. Le club, qui n'a jamais connu la descente depuis son accession à l'élite, en 1980, pointe à la 19e place. Les 5 points qui le séparent du premier non relégable constituent un gouffre vu l'affligeant niveau de jeu proposé par les Bourguignons. «Je ne nous donne plus que 15-20% de chances de nous maintenir», balance Bourgoin revenu a