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Libération
Reportage

Six Nations : Galles, Hercule Poireau

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Un Grand Chelem pour les Gallois mais, pour les Français, le chantier est ouvert après un tournoi raté.
publié le 19 mars 2012 à 0h00

A l'image de cette bande de potes français partis jeudi en bateau de Ouistreham, en Normandie, et qui, à une heure et demie du coup d'envoi, mitonnent des tripes sur un réchaud, juste en face du Millenium Stadium, le Tournoi des six nations bichonne le pittoresque de son charme immarcescible. Les plus assidus, qui font le pèlerinage tous les deux ans à Cardiff, affirmeront que l'ambiance a baissé d'un cran dans la ville. Moins de monde dehors, moins tard. La faute à la crise. Samedi, pourtant, ceux et celles qui ont fait la fermeture du City Arms ou du Gatekeeper - où, fraternité aidant, on entendait aussi bien Land of My Father qu'Elle aime à rire, elle aime à boire ! - ont dû avoir mal aux cheveux.

Cent quatre ans après son premier sans-faute, le pays de Galles - surnommé «The Rugby Nation», sobriquet qui en impose - a validé samedi le onzième Grand Chelem de son histoire, le troisième aussi du XXIe siècle, après 2005 et 2008. Et c'est la France qui, en s'inclinant sans honte ni panache 16-9 face au XV du Poireau, a permis à tout un peuple d'oblitérer dans la liesse le souvenir mortifié de cette invraisemblable demi-finale du Mondial perdue 8-9.

Lessive. De la chorale de seniors entonnant sur la pelouse Hey Jude avant le coup d'envoi au tour d'honneur dûment savouré par Sam Warburton et ses partenaires, c'est vrai que la fête fut belle. Et en priver l'équipe qui méritait le plus de remporter la compétition aurait confiné