Cela faisait longtemps que Laure Manaudou n'avait pas été aussi joyeuse. «Oh, cela remonte à longtemps, souffle-t-elle. Cette victoire ne vaut pas l'or olympique mais c'est un soulagement pour moi.» Hier, en gagnant le 100 m dos des championnats de France en 1'00"16 (5e performance mondiale de la saison), elle a obtenu son billet pour Londres, ses troisièmes JO. Manaudou aura donc réussi, à 25 ans, le pari de revenir au haut niveau après un break d'un an et demi pendant lequel elle a donné naissance à Manon, la fille de Frédérick Bousquet. La natation française va donc pouvoir vivre encore quelque temps avec cette incontournable championne capable d'alimenter les gazettes aussi bien par ses performances que par sa vie privée.
«Capricieuse». En fait, elle a peu changé. Laure Manaudou est là, souriante, au comportement sans doute moins exacerbé par un entourage qu'elle a jugé hostile pendant toute sa carrière passée. Depuis juillet, elle travaille d'arrache-pied pour se remettre au niveau. «Je me suis rendu compte que j'avais la réputation d'une fille capricieuse. Ce n'est pas moi. Je veux donner une autre image. Je veux être perçue comme quelqu'un de normal», déclarait-elle l'an dernier. «J'ai préféré essayer de me qualifier au risque d'échouer plutôt que de rester chez moi», précisait-elle avant ces championnats. Et la voilà, revenue pour voler la vedette à une génération qui l'avait déjà reléguée dans les tribun