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Libération
INTERVIEW

«Les licences sportives sont beaucoup trop chères»

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par Recueilli par Alice Géraud
publié le 22 mars 2012 à 15h33

L’association Ville et Banlieue, qui regroupe 120 maires de banlieues, de toutes tendances politiques, organisait ce jeudi un colloque sur le rôle du sport dans les quartiers populaires. Elle interpelle les candidats à la présidentielle sur les conséquences du désengagement de l’Etat dans ce domaine. Entretien avec Gilles Le Proust, maire (PCF) d’Allonnes, banlieue du Mans (Sarthe) qui accueillait ce colloque.

Il y a aujourd'hui trois fois moins de licenciés dans les quartiers populaires qu'ailleurs, comment l'explique-t-on ?

Le principal problème, c’est le pouvoir d’achat. Les licences sont devenues beaucoup trop chères pour nombre de familles, surtout lorsqu’elles ont plusieurs enfants. On le ressent particulièrement chez les familles monoparentales qui, en plus, ont des difficultés à s’organiser pour s’occuper d’emmener les enfants aux activités sportives. Par ailleurs, notamment en région parisienne, les villes de banlieues ont un problème de sous-équipement en infrastructures sportives qui crée une vraie inégalité territoriale entre les banlieues et le reste du territoire.

Cet écart se creuse-t-il ?

Inconstestablement. Les acteurs associatifs et bénévoles le vivent au quotidien. Aujourd’hui, par exemple, pour le foot, le sport le plus populaire dans les quartiers, ils ont d’énormes difficultés à organiser des déplacements. Parce que les parents n’ont pas de voiture, ou ne peuvent pas payer même quelques eur