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Fines lames

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Nathalie Péchalat et Fabian Bourzat. En lice à Nice pour la couronne mondiale, catégorie danse, le couple de patineurs français dénote par son absence de mièvrerie.
publié le 26 mars 2012 à 0h00

On s'est longuement posé avec la fine fleur du patinage artistique français : Nathalie Péchalat et Fabian Bourzat, doubles champions d'Europe de danse avant les Mondiaux qui débutent aujourd'hui à Nice. Sans quitter un café jouxtant le Palais omnisports de Paris-Bercy, on a voyagé : l'Ethiopie d'aujourd'hui et l'Egypte ancienne, une tortue de 100 kilos, une histoire de manche qui revient en place «comme un soufflet d'accordéon», Tetris (le jeu), une camisole de force, un masque et les petits matins gris brestois d'un ado qui se lève à la fraîche pour aller à la patinoire avant l'école. Reste à trouver le fil rouge du périple spatio-temporel imposé par les deux intéressés. Mais il suffit de demander.

Elle. Quand tout le monde patine sur la Strada, les deux Français passent au large. Et même au large du large. Leur programme libre de la saison évoque l'Egypte ancienne, les mouvements carrés du Tetris, Bourzat en pharaon. Elle ? «Cléopâtre, les 1 001 Nuits, l'Orient, la danse du ventre, pfft…» Trop attendu. On roupille. Va pour une momie : le pharaon la ramène lentement d'entre les morts au fil du programme. Même quand le couple danse sur l'ultra-classique Chaplin, il écarte l'habituel medley fourre-tout et se concentre sur le seul les Lumières de la ville. Conséquemment, Péchalat jouait une aveugle. Ce qu'elle n'est pas : une fois posée sur son interlocuteur, son regard ne dévie jamais. Sur le plateau de Laurent Ruquier (Fran