Vendredi. Les toros de Domingo Hernández ? Excellents. Bravos sous les piques, gardant du jus jusqu'au bout, sauf Delirio, premier toro de Juan Bautista, généreux, nobles. Sauf Frailón, le sixième, un tordu avec du caractère et qui répond avec une belle hargne de syndicaliste aux sollicitations impérieuses d'un Castella qui ne veut pas céder un pouce de son pouvoir.
Les deux meilleurs ? Timador, premier toro, et Pintor, le quatrième, le préféré de son éleveur. Ils sont les deux adversaires de Padilla que le sort semble regarder d’un bon œil, lui qui n’en a plus qu’un. Donc, comme la présidence n’a pas le mouchoir mesquin, les 3 toreros repartent avec un fourgon d’oreilles. Onze, ce qui frôle le ridicule.
En début de corrida, standing ovation pour Padilla, qui envoie des baisers et un gros œuf de Pâques à sa fille, Paloma, 7 ans, au-dessus de lui dans les gradins. Padilla, son bandeau sur l'œil, sa vie retrouvée, sa joie de toréer. Avant sa terrible blessure d'octobre à Saragosse, il était comme un torero usé, vidé par ses multiples bastons avec les grossiers toros de la guerre. Maintenant, il torée avec les figuras des toros idoines et il ne veut pas donner sa part aux chiens. Il n'est pas là pour faire le bedeau, ouvrir la marche des stars ou demi-stars et astiquer le tabernacle. On l'invite dans le salon de madame de Guermantes, il montre que lui aussi sait déguster le thé vert du Japon en levant le petit doigt. Ou presque. Evidemment, on peut toujours imag