Alain Montcouquiol est au Mexique. Il accompagne Christian, son frère, qui y torée. Le photographe taurin Iginio Hernandez l'invite à venir avec lui dans un village du Michoacán, le jour de la Toussaint. Il veut se recueillir sur la tombe de ses parents. De son père, employé de banque, «excellent aficionado», décédé dans un accident d'automobile. De sa mère, institutrice, «morte de chagrin». Iginio plaint Alain d'être, ce jour-là, loin de ses morts à lui et lui dit qu'il est heureux de savoir où sont enterrés ses parents, heureux d'aller leur rendre visite. On apprend à la toute fin du récit qu'Iginio est un enfant trouvé, qu'il n'a jamais connu ses parents mais qu'il a déniché dans un cimetière un couple d'Hernandez morts, sans famille, et que lui, l'orphelin, les a adoptés comme parents posthumes.
Trèfles. Les souvenirs d'Alain Montcouquiol, qui forment le dernier volet (1) de sa trilogie consacrée au monde des toros, à sa propre vocation de torero et au matador Nimeño II, son frère suicidé, ressemblent à certaines nouvelles de Raymond Carver. Celles qui se retournent brusquement à la fin et vous sautent à la figure ; celles qui ont l'air de poursuivre quelque chose qui s'évapore ; celles qui évoquent la buée d'un univers un peu en miettes, déchiré, déchirant mais drôle, incongru ou inattendu. Ici, celui du toro. Un univers sédimenté à égale distance par le sentiment et le cynisme, mais que l'auteur évoque, tout en faisant l'économie du pa