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Libération
Interview

«Le Mondial ne doit pas se réaliser au détriment des plus pauvres»

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Questions à Ruth Daellenbach Directrice de l’ONG Solidar Suisse
par Clément VERSTRAETE
publié le 16 avril 2012 à 21h16

L’ONG Solidar Suisse a lancé une campagne sur Internet afin de dénoncer la captation totale des bénéfices engendrés durant la Coupe du monde 2014 par la Fédération internationale de football et ses sponsors au détriment des Brésiliens. La directrice de Solidar Suisse, Ruth Daellenbach, explique sa démarche.

Quelle est la situation au Brésil ?

Nous disons oui à la Coupe du monde, mais au profit de tous et pas uniquement de la Fifa. Au Brésil, il y a de graves problèmes d’exclusion : 150 000 personnes ont déjà été déplacées de force pour construire les infrastructures. Les marchands de rue se voient privés de leur travail afin de garantir l’exclusivité des emplacements aux sponsors officiels de la Fifa. Et sur les chantiers, les travailleurs se retrouvent en situation de précarité. Ils sont payés de façon misérable et des accidents arrivent fréquemment.

Votre campagne rencontre-t-elle du succès ?

Les trois premiers jours ont été énormes. Nous avons déjà recueilli plus de 17 000 signatures qui nous arrivent du monde entier [sur le site de Solidar Suisse, il est possible de siffler un Sepp Blatter très dansant, www.solidar.ch/fr, ndlr]. Cela prouve que nos revendications concernent tout le monde. Nous nous sommes fixés comme objectif d'atteindre les 50 000 signatures. Nous les transmettrons ensuite à la Fifa et la campagne continuera par d'autres moyens.

Comment a réagi la fédération internationale ?

Elle n'est pas vraiment réceptive. Elle estime qu'elle en fait déjà assez avec ses actions humanitaires. Notre démarche s'inscrit dans le