L’entraînement se termine entre une pinède et la plage. Les joueurs du Sporting Club de Bastia rentrent au vestiaire, dans un modeste Algeco. Prennent le temps d’un détour pour dire bonjour, plaisanter, interpeller les supporteurs. L’année prochaine, ils s’entraîneront au même endroit, mais joueront sans doute en Ligue 1. A six matchs de la fin du championnat de Ligue 2, ils comptent 13 points d’avance sur le quatrième et peuvent même être promus dès cette journée (ils reçoivent lundi Châteauroux, neuvième). Bref, la remontée est proche. Et le football corse en plein renouveau.
Vingt ans après le drame de Furiani, l’île pourrait compter l’an prochain deux clubs en première division (le Sporting et l’AC Ajaccio s’il se maintient), un en deuxième (le Gazélec Ajaccio, bien placé pour monter), et un en troisième (le Cercle athlétique bastiais, également bien parti pour grimper un échelon). Le tout sur un territoire d’à peine 300 000 habitants. Un peu comme si Paris comptait 28 clubs professionnels… Ces bons résultats simultanés sont-ils de l’ordre de la coïncidence ? Ou d’un travail de fond sur une île qui entretient une relation incandescente avec le ballon rond ?
«Solidarité». Après l'effondrement en 1992 de la tribune de Furiani (18 morts, plus de 2 000 blessés), une partie de la Corse avait déserté les stades, tourné le dos au foot. Le football insulaire, qui avait connu ses heures de gloire ans les années 60 et 70 (jusqu'à trois clubs professionnels), s'est e