Monseigneur Asenjo, archevêque de Séville, est un bon zigue. Cette année, pour la semaine sainte et pour la troisième année consécutive, il a dispensé les Sévillans de jeune et d’abstinence. Va pour le jambon serrano. Pour les aficionados, malheureusement, le maigre est revenu mercredi. Quelques toros de Fuente Ymbro, malgré leur faiblesse, proposent du jeu et ni Salvador Cortes, ni Antonio Nazaré ni Esaü Fernández, trois toreros banlieusards venus des villages alentours, n’en profitent.
Salvador Cortes ne se centre jamais. Antonio Nazaré se hisse à la hauteur du mobile Vivero sur une courte série de naturelles. Puis il lâche prise et Vivero, comme c'était son devoir, lui file un léger coup de corne dans la jambe. Esaü Fernández a du courage pour aller attendre ses toros à genoux à la porte du toril mais il n'a en pas assez pour avancer la jambe et se croiser comme Dieu, tous ses saints, son archevêque, les aficionados scrupuleux, les théoriciens du toreo et le marchand de graines de tournesol le réclament à grands cris. Il torée comme une pince à sucre.
Furtif. Comme beaucoup de jeunes toreros contemporains, Fernández pratique cette tauromachie low-cost qui consiste à déplacer le toro sans le toréer vraiment. Son effervescence cache mal l'absence de consistance de son œuvre. L'ennui rectiligne des faenas de profil et de basse altitude s'empare d'une Maestranza à moitié vide et d'humeur régionaliste. Elle accorde une oreille locale à Nazaré e