Dimanche soir, dans les entrailles du stade du Hainaut de Valenciennes une petite demi-heure après la victoire en amical (3-2) arrachée à la sélection islandaise, le milieu des Bleus Marvin Martin avait la mine pincée de celui qui présume qu'il va se faire avoir et qui s'y résout un peu. «J'ai fait le maximum pour l'équipe. Après, ce n'est pas moi qui fais la liste des 23 qui disputeront l'Euro… Les remplaçants [dont lui] ont fait la différence. J'espère que ça suffira.» Ça a suffi. On a appris hier via le site internet de la Fédération que Martin en est. Conséquemment, Yoann Gourcuff (25 ans) reste à quai. Tout comme le jeune défenseur Mapou Yanga-Mbiwa, aucune sélection. Ce qui laisse une arrière-garde à trois défenseurs centraux pour l'Euro avec les risques de suspensions élevés du poste et un Philippe Mexès en grande souffrance dimanche.
Gourcuff, c’est une histoire tragique, protéiforme, avec une bonne dose de dissimulation ou de mensonge (et Blanc est dans le coup) à chaque étape - une histoire de foot, donc. C’est peu dire que la présence du meneur de jeu lyonnais dans la préliste de 26 joueurs avait fait parler. Une saison quasi blanche : 10 titularisations en Ligue 1 seulement pour cause de mystérieuses - du point de vue de son club - blessures, émaillée de brefs retours et d’échauffements bizarres ; un peu à la manière d’un kata qui aurait peur de perdre un morceau de lui-même à chaque mouvement. Une attitude solitaire qui a fini par décourager les meilleur