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Roland-Garros : Razzano au-delà des maux

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Tennis. La Française, endeuillée il y a un an, a dépassé ses douleurs pour sortir l’Américaine Serena Williams.
La Française Virginie Razzano, après sa victoire sur l'Américaine Serena Williams, le 29 mai 2012 à Roland-Garros. (Photo Kenzo Tribouillard. AFP)
publié le 29 mai 2012 à 22h46

Il était presque 21 heures, hier soir, à Roland-Garros lorsque le central a été le théâtre d’une sourde explosion. Une explosion de joie, d’émotion, de rage contenue. La Française Virginie Razzano venait de convertir sa huitième balle de match en une victoire venue de nulle part et de sortir du tournoi l’une des favorites de la compétition, l’Américaine Serena Williams (4-6, 7-6, 6-3). Pour parvenir à cet exploit, car c’en est un, Razzano a démontré qu’il est possible de mettre de côté ses émotions et ses souffrances pour atteindre le but qu’on s’est fixé. Dans une moindre mesure, son compatriote Julien Benneteau n’avait pas fait autre chose quelques heures plus tôt en passant le premier tour. Il a battu l’Allemand Mischa Zverev en quatre sets, six semaines après s’être fracturé un coude et froissé une cheville.

Décès. Il y a tout juste un an, Virginie Razzano avait déjà submergé d'émotion le public de Roland-Garros. Mais à l'époque, ce n'est pas l'enjeu de la rencontre ou la qualité de son tennis qui avait transporté les spectateurs, mais la compassion et aussi une bonne dose d'admiration pour celle qui s'était engagée dans la compétition huit jours après le décès de son entraîneur et compagnon, Stéphane Vidal, emporté par une tumeur à l'âge de 32 ans. Avec courage et détermination, Virginie Razzano s'était présentée sur le court comme elle l'avait promis à Stéphane, qu'elle savait condamné. Portée et soutenue par le public, elle s'était toutefois inclinée,