C’est un des charmes de ces premières journées foisonnantes de Roland-Garros : sentir le frisson au gré des clameurs du stade, chasser la chute des héros, traquer l’anonyme qui se fait un nom et, bien sûr, surveiller la nombreuse colonie française, 13 qualifiés pour le second tour dans le tableau masculin (meilleure performance depuis 1971).
Début du butinage en compagnie de Novak Djokovic et sa série en cours : 22 succès d'affilée en Grand Chelem. La surprise ne s'annonçant pas dans ce qui ressemble vite à un échauffement matinal, essayons d'imaginer ce qu'éprouve sa proie du jour, le Slovène Blaz Kavcic (99e mondial) : prendre 6/0 en vingt minutes sans même transpirer ; n'avoir le temps de régler aucun coup ; revenir s'asseoir si vite sur sa chaise ; gagner enfin un jeu au bout de trente-deux minutes et se faire acclamer par la foule comme s'il avait gagné ; avoir une balle de break mais la «foirer» en tremblant ; mener 4-3, se faire rattraper, avaler, et quitter le stade en se sentant cruellement remis à sa place. Djokovic, malgré le score (6/0 6/4, 6/4), devra gommer les quelques fautes inhabituelles pour un favori.
Révolte. Pendant l'agonie de Kavcic, le petit court numéro 2 bouillonne de plaisir. Edouard Roger-Vasselin (82e) vient de gagner le premier tie-break contre la tête de série numéro 9, l'Argentin Juan Martin Del Potro. Serait-ce la jolie histoire d'un Français, de surcroît fils d'un ancien demi-finaliste (Christophe, défait