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Libération
Récit

Du très grand Mathieu face au géant Isner

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5 h 41 de match, 18-16 au cinquième set… A Roland-Garros, le revenant français signe un exploit contre l’Américain.
Paul-Henri Mathieu à Roland Garros le 31 mai 2012. (Photo FRANCOIS LENOIR. REUTERS)
publié le 31 mai 2012 à 22h26

C’est la belle histoire d’un revenant. Après une absence de quinze mois des terrains, soit une éternité pour un sportif de haut niveau, en raison d’une arthrose au genou gauche, le Français Paul-Henri Mathieu s’est offert 5 h 41 de bonheur et de souffrances, hier sur le central, face à l’Américain John Isner. C’est au bout d’un cinquième set d’anthologie (18-16), une heure de punching-ball, où chaque point devint un Everest, que le Français terrassa Isner à la septième balle de match.

Les poils étaient hérissés sur bien des bras depuis belle lurette. Comme d'autres trentenaires rescapés du premier tour (Clément, Benneteau), «PHM» nourrit désormais son tennis de quelques règles simples : de la concentration à revendre, la rage de ne jamais lâcher un point et la capacité à s'adapter à l'adversaire pour le faire déjouer. Comme si, la fin de carrière approchant, cela pouvait être à chaque fois le dernier match à savourer jusqu'à l'ultime miette. Hier, ce fut au tour de John Isner, 11e mondial, qui «descend» comme un métronome des premières balles de service à 222 km/h du haut de ses 2,06 mètres, de se perdre dans les sables de Mathieu. Le Français eut l'intelligence de tout tenter, par exemple, quand le rythme était trop élevé, de jouer court dans les angles, obligeant les grands compas d'Isner à faire de la route, au point de l'épuiser et de le faire rater quelques coups cruciaux dans l'ultime set.

La confiance a peu à peu pris ses quartiers dans le camp du Français, l