La tragédie s’est prolongée sur deux jours : vendredi matin, avant que ne résonnent les plaintes et les «plocs» caractérisant les matchs féminins du début de journée, les coulisses de Roland-Garros ne bruissaient que du final homérique du premier acte donné la veille par Paul-Henri Mathieu, vainqueur fou (5 h 41 de match) la veille. Des spectateurs sceptiques craignaient la suite, malgré la présence de quatre Français sur les cours vendredi. Des craintes justifiées : les quatre actes suivants furent inégaux, et pas toujours à cause de la prestation des acteurs.
Acte II : où Tsonga tombe sur un doux dingue
Fabio Fognini est un Italien de 25 ans, classé 45e, plutôt discret côté exploit. Mais qui depuis quelques années a décidé de se faire remarquer à l'occasion des Internationaux de France. En 2010, il avait déjà fait tourner en bourrique le Français Gaël Monfils avant de lui montrer la direction de la sortie. L'an dernier, il s'était offert un 5e set (et autant de balles de match) qui avait duré le temps d'un match de football, se hissant jusqu'en quart de finale, ce qui n'était plus arrivé à un Italien depuis des lustres. Malin, mais surtout détruit physiquement, Fognini avait alors refusé l'obstacle : le Serbe Novak Djokovic était passé en demie sans un coup de raquette.
Ce ne sont pourtant pas ses frasques sur un court qui ont donné à Fognini la possibilité de se retrouver sur le central vendredi, mais bien l'identité de son adversaire :