La vie est pleine de noirs moments et c’en est un pour la course au large. Jean Maurel est mort dimanche matin à 51 ans d’un cancer et, depuis, la girouette miaule en haut du mat. Jean Maurel, après une carrière notamment sur multicoques, avait pris en mains en 2005 la direction sportive de Pen Duick, organisateur de courses transatlantiques. Il avait entre autres gagné (en double) la Transat AG2R avec Jean-Luc Nélias en 1989, la Twostar avec Michel Desjoyeaux en 1990 et la Transat Jacques-Vabre avec Fred Dahirel en 1995. Il était responsable de la Transat Jacques-Vabre et de la Route du rhum, une course à laquelle il avait participé à trois reprises.
Ironie. Jean Maurel avait les yeux bleus, pouvait être en proie à des colères froides, possédait une intelligence rapide qu'il fallait suivre et qui en a laissé plus d'un le cul par terre. C'était aussi une ironie féroce mais qui n'était jamais de la raillerie. Maurel fumait des clopes à bout doré avec la fumée qui lui fermait la paupière.
Il affichait parfois un ennui distingué au zinc avec les copains, et les larmes ne lui venaient pas souvent malgré tous les camarades disparus (Loïc Caradec, Olivier Moussy, Daniel Gilard). En 1999, entre le Portugal et les Açores, le trimaran de Paul Vatine, avec lequel il fait équipe dans la Transat en double vers Carthagène (Colombie), chavire. Paul Vatine disparaît. Maurel est sauf. Il dit alors : «La compétition, c'est parfois une vraie connerie.» Il n'aimait que