Au risque de paraître rétrograde, on a éprouvé un léger vague à l'âme, samedi après-midi au Stade de France, en relisant quelques noms de clubs évanouis, sur les panneaux égrenant la liste des anciens vainqueurs du championnat national, brandis par des jeunes avant le coup d'envoi de Toulouse-Toulon, la finale 2012 du Top 14. En ne remontant qu'à la seconde moitié du XXe siècle, on se souvint alors que, jadis, La Voulte, Lourdes ou Carmaux régnèrent sur le rugby hexagonal.
A l'opposé de cette époque amateure définitivement révolue, quelques minutes après le coup de sifflet final, tandis que les Toulousains bouclaient leur rituel tour d'honneur, on écoutait Mourad Boudjellal soliloquer devant une meute avide de journalistes conscients du fait qu'avec le président du RC Toulon, on est jamais déçu : «Je prends des coups depuis six ans, car on me reproche de ne pas rentrer dans le système, mais je mets du pognon, voilà pourquoi je suis sur le terrain. Essayez d'investir autant [ah ! si seulement on en avait les moyens, ndlr], et vous pourrez juger mes attitudes, mes mots […]. Si Toulon avait été champion ce soir, je ne suis pas certain que je serais resté dans ce milieu. Mais là, il va falloir me supporter encore un an, peut-être plus. Pourtant [à propos des dirigeants du rugby français], je n'ai pas envie de leur ressembler : ils sont vieux, ils s'accrochent, ils se liquéfient. Ils vont rester jusqu'à quand ? Jusqu'à ce qu'ils se pissent dessus ? […] Mais