Ce soir, dans le groupe B, l'Allemagne peut éliminer les Pays-Bas. Le scénario est idéal pour ranimer l'un des antagonismes footballistiques les plus virulents entre nations européennes. «Il y a une longue histoire et une saine rivalité entre nos deux pays. Donc, les deux équipes vont se donner à 100%», lançait hier l'Allemand Mats Hummels. «Longue», c'est sûr. «Saine», Hummels réécrit l'histoire.
«Je me fiche complètement d'eux. Tout ce qui m'intéresse, c'est de les humilier. Ils ont tué mon père, ma sœur, et deux de mes frères. J'ai très peur. Je les déteste», crachait Wim Van Hanegem, milieu de terrain des Pays-Bas, avant la finale du Mondial 74 face à «l'ennemi» allemand. Ce premier match officiel entre les deux équipes vit la victoire d'une Allemagne réaliste (2-1) face à une équipe néerlandaise certes fabuleuse, mais trop joueuse. L'Allemagne est sacrée championne du monde à domicile. «Ils nous ont encore eus», peste le commentateur télé Herman Kuiphof. Après le coup de sifflet, Van Hanegem fond en larmes sur la pelouse. Il sera le seul Oranje à bouder le banquet.
Haute tension. Pourquoi tant de haine ? La Seconde Guerre mondiale d'abord. De 1940 à 1945, les Pays-Bas ont subi le joug nazi qui fit 250 000 morts. Trente ans après, cette finale leur donnait la possibilité de se «venger». Mais elle ne fera que transporter la haine sur le terrain. Les générations suivantes seront conditionnées par ce que les Néerlandais appellent <