Les Suédois y ont cru jusqu'au bout. Avec Zlatan Ibrahimovic aux commandes, tout était possible. Et les télés de repasser en boucle le match contre la Bulgarie lors du Mondial 1994 : 4-0 et une 3e place pour la Suède. Depuis, le rêve n'a plus jamais cessé. Et l'Euro devait fournir à Ibrahimovic l'occasion de conforter son statut de héros national. Samedi, le réveil en fut d'autant plus brutal. La défaite, la veille, contre l'Angleterre 2-3 élimine la sélection.
«Seul». Pas de quoi couper le sifflet à Ibrahimovic, plus sobre qu'à son habitude, mais toujours cinglant : «Je pense que nous pouvons être fiers […]. Nous sommes meilleurs que les Anglais. La différence, c'est qu'ils ont marqué trois buts et nous deux.» Et d'appuyer là où ça fait mal : «Que nous encaissions cinq buts en deux matchs n'est pas normal.» Ses défenseurs apprécieront.
Johan Esk, journaliste au quotidien Dagens Nyheter, approuve l'analyse, mais la nuance : «L'amère vérité, écrit-il, c'est que la Suède [qui menait 2-1, ndlr] peut laisser filer un match.» Quant au capitaine : «Zlatan est autant la force de la Suède que sa faiblesse […]. Il veut tout faire tout seul.» Plus tôt, le journaliste Erik Niva mettait en garde. Sous la direction de l'attaquant du Milan AC à l'ego boursouflé, «on est passé d'une équipe qui fondait tout sur le collectif à une orientation privilégiant l'individuel». Résultat : «On a perdu ce qui faisait n