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Portrait

Cavendish, sprint et châtiments

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Bad boys 1/6. Qui a dit que le Tour 2012 était aseptisé ? Pendant trois semaines, «Libération» passe en revue six garnements ou gros voyous qui donnent de la couleur et du piquant au peloton.
Le champion du monde, le Britannique Mark Cavendish avant le départ de la 18e étape du Tour d'Italie le 24 mai 2012 à San Vito di Cadore . (Photo Luk Benies. AFP)
publié le 1er juillet 2012 à 22h28

Mario Cipollini, le dernier empereur du sprint, portait des vestes en cuir de buffles étranglés de ses mains. Ses sprints, ses saillies verbales, son sexe étaient énormes - son imagination et son ego aussi. Le public voyait en lui un trublion salutaire. Tout le contraire d'un Mark Cavendish aujourd'hui, dont les frasques ne semblent jamais assez augustes pour un champion du monde en titre, vingt fois vainqueur d'étapes sur le Tour, et le cantonnent à un rôle injuste de petite frappe. De tous ses rivaux, le sprinteur britannique de Team Sky, 27 ans, reste le plus écumant, celui qui s'éloigne le plus de la belle langue de merisier en usage dans le vélo. C'est un style. Dommage, Cavendish ne l'assume pas tout à fait : «Personne n'a envie d'être perçu comme un trou du cul.»

Bras d'honneur. Le réquisitoire s'attarde sur une manœuvre dangereuse dans un sprint du Tour de France 2009, qui lui coûte le maillot vert. La même année, il est accusé d'avoir envoyé ses rivaux au tapis sur le Tour de Suisse et affronte une grève de ses pairs le lendemain. En 2010, le voilà exclu du Tour de Romandie pour avoir gratifié le public de deux doigts en forme de V, l'équivalent british du bras d'honneur. «Ce geste vient de l'époque de la bataille d'Azincourt, ose-t-il, quand on coupait les doigts des archers anglais capturés.» La presse l'accuse d'être raciste ? Il rétorque : «Si dire "putain de Français" signifie que je suis anti-Français, alors il m'