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Libération
Critique

Le chemin sans détour vers le ring et la scène de Stéphane Ferrara

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publié le 2 juillet 2012 à 21h16

L'ancien boxeur devenu acteur Stéphane Ferrara vient de coucher ses vies sur le papier avec dans le rôle de l'homme de coin Michel Chemin (qui fut, entre autres, chef du service des sports à Libération et spécialiste du noble art). Dans Direct, Ferrara ne s'embarrasse pas d'effets de style, il marche vers le ring, se glisse entre les cordes et passe à l'action. Le gamin de Bobigny y raconte les années 70 de cette tranquille ville communiste qui a raté son passage à l'état de «ville nouvelle», bientôt estampillée commune du 9-3, autant dire frappée du sceau de l'infamie.

Petit déjà, Stéphane Ferrara était ce qu’on appellerait aujourd’hui un «beau gosse». Plutôt finaud, il ne se voyait pas mal tourner à l’ombre des grandes tours des cités. La boxe était dans ses gènes, transmise par un oncle italien. Peut-être un moyen de voir du pays. Mais la boxe qu’il raconte, ce n’est pas celle du Las Vegas clinquant ou du glorieux Madison Square Garden. Plutôt celle d’un honnête combattant dont l’horizon pugilistique n’a pas vraiment dépassé l’Hexagone, sinon en rêve. Lucide et sans amertume, Ferrara ne passe pas à côté des turpitudes d’un milieu qu’il n’a pas tardé à laisser derrière lui. Sans doute pour préserver l’idée qu’il se faisait du noble art.

Au fil des pages, le passage du rôle de boxeur à celui d’acteur est une évidence. Là encore un monde de faux-semblant. Stéphane Ferrara, dont le nom a été aperçu au générique d’une trentaine de films, semble toutefois s’y êt