En style télégraphique, le résumé de la 4e étape du Tour de France, animée hier par trois baroudeurs dont Moncoutié (Cofidis), grimpeur de talent, qui démontre qu'il lutte contre les préjugés liés à son statut d'aiglon des cimes, donnerait ceci. Etape lente en son début (40 km/h) et à colombages le long de la Manche. Un monde dingue tout le long des 215 km. Arrivée naturaliste chez Flaubert et grosse gamelle dans les trois derniers kilomètres. Victoire impeccable de Greipel (Lotto) devant Petacchi (Lampre) et Veelers (Argos). Cavendish (Sky), pris dans la chute. Cancellara (RadioShack) garde le jaune.
Cela dit, les suiveurs, très bourgeois d'habitude, et qui ont soif d'énormité, sont tout de même au pain sec et à l'eau. Chaque jour une échappée naît au km 0 puis est rattrapée, puis une chute survient dans les trois derniers kilomètres. A l'arrivée, le plat du jour est donc toujours le même : une gamelle avec un peu de lait caillé et deux biscuits de guerre. Ensuite la ration du suiveur, c'est trois questions au vainqueur. Passées celle qui a trait à l'importance de l'épouse dans la construction d'un palmarès (posée à Cancellara), celle qui exige du vainqueur qu'il raconte son sprint car à ce moment-là le suiveur prostatique était aux chiottes, le bourreau du Tour dit «dernière question» et baisse d'un coup sec le rideau de fer du magasin. Avant, les suiveurs posaient des pièges à fouine sur la ligne et dépeçaient le vainqueur façon Maigret. Dix minutes plu