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Libération

Klöden, déchu par lui-même

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L’ancien comparse de Jan Ullrich a été accusé de dopage dans l’affaire Puerto, en 2006. Exilé en Suisse et amer, l’Allemand flingue à tout-va.
publié le 8 juillet 2012 à 22h06

D'habitude, il faut une solide raison à un Allemand pour fuir son pays, en renier jusqu'au souvenir. Andreas Klöden, lui, souffre d'une persécution rare : l'antidopage. C'est pour fuir la suspicion de ses compatriotes que le coleader de RadioShack-Nissan a bouleversé sa vie, après 2006. Cette année, à la présentation de son équipe américaine, il exige d'apparaître non avec le drapeau noir-jaune-rouge, mais avec la bannière étoilée de l'Europe. «Ouais, je défends l'euro», ose-t-il, alors qu'il s'est réfugié en Suisse. Depuis 2007, «Andy Kloedi» - son nom modifié - n'a disputé aucune compétition sur le sol de la Bundesrepublik. «J'en ai fini avec l'Allemagne», a-t-il tranché. Ne lui manque plus que l'opération sur un billard clandestin pour se créer une identité toute neuve.

Enfant prodige. Il y a dix ans, Klöden apparaissait comme l'enfant prodige du sport allemand. Sorti du même creuset RDA que son ami Ullrich, adepte des mêmes virées nocturnes, et tout aussi dédaigneux d'un entraînement au millimètre. Avec les crédits d'Etat, la bande des Telekom filait grand train et s'offrait à discrétion des Audi dernier modèle. C'était le symbole triomphal d'une Allemagne réunifiée. L'Est opiniâtre pédalait de la jambe droite, l'Ouest forcément moderne appuyait sur la gauche.

En 2006, survient le scandale Puerto. Ullrich est banni du Tour de France. Klöden termine deuxième à Paris (comme en 2004). Le vélo germanique est réduit en cendres. Les Verts exige