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Libération
Récit

Retour de France en Suisse

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Le jeune Thibaut Pinot l’a emporté en solitaire hier à Porrentruy. Un pur produit de l’école Madiot. Avant le contre-la-montre, Bradley Wiggins mène la danse devant Cadel Evans.
Thibaut Pinot célèbre sa victoire dans la 8e étape du Tour de France, le 8 juillet 2012 à Porrentruy en Suisse (Photo Pascal Pavanii. AFP)
publié le 8 juillet 2012 à 22h06

Sans la grande tradition des directeurs sportifs à l’ancienne qu’incarne Marc Madiot (Fdj-BigMat), l’homme qui met toujours des éperons et de la paille dans ses bottes camarguaises, le métier serait sans doute perdu. Hier, son jeune coureur Thibaut Pinot (22 ans) a remporté l’étape de 157 km entre Belfort et Porrentruy avec 26 secondes sur le groupe de favoris dans lequel Cadel Evans arrache la deuxième place devant Tony Gallopin et Bradley Wiggins. Au général, Wiggins, le roi des rouleurs, qui a pris le maillot jaune samedi à La Planche des Belles Filles, risque bien de mettre un coup de chevrotine dans le contre-la-montre aujourd’hui, entre Arc-et-Senans et Besançon (41,5 km), et déjà de cribler la cible du Tour.

Ce Madiot, c'est vraiment un as. Le long des quinze derniers kilomètres, il a fait briller sa pipe turque quand son coureur a lâché le valeureux suédois Fredrik Kessiakoff (Astana) dans la montée du col de la Croix. Il reste alors 10 bornes et le groupe des favoris se met en route sous l'impulsion des RadioSchack. Sur la ligne, Thibaut Pinot, le grimpeur de la Fdj-BigMat, lève les bras et dit : «Je ne sentais plus mes jambes. Quel moment incroyable !» Saluons à s'en rompre nuque la victoire du jeune coureur et de son directeur sportif.

Madiot sait tout de ses coureurs, de leurs vices, de leurs vertus. Le matin il les réveille au son de Sambre et Meuse, les douche au jet d'arrosage pour tonifier les muscles, les fait poser tantôt devant des obus de