Comment étancher une soif d'énormité alors que les leaders se sont neutralisés dans cette magnifique étape, enfin du moins sur le papier ? On ne peut que pleurer d'attendrissement devant la force centripète de ce Thomas Voeckler qui une nouvelle fois a fait œuvre d'artiste en claquant sa deuxième étape. La troisième pour l'équipe dirigée par un touchant, mais un peu égaré, Jean-René Bernaudeau pour qui, hier «le vélo a gagné».
Alors que l'équipe Europcar était légitimement prise dans un sabbat terrible (victoire, maillot à pois, prix de la combativité), la fameuse Voix de l'Eglise des derniers saints du vélo, prisonnière d'une quinte de toux attrapée dans la crypte d'Europcar, tint ce propos juste pile à l'heure où tintait l'angélus dans la vallée : «Le Tour a besoin de merveilleux et d'incroyable mais faut quand même pas prendre les suiveurs pour des imbéciles complets. Prenez garde à ces derniers, qui sont un peu faux-derche sur les bords, car ils pourraient bientôt ne plus croire dans l'inimaginable.»
Cache-pot. Dans un Tour sans adjectif et qui paresse, la victoire détachée de Voeckler, hier, devant Sorensen et Izaguirre Insausti, est un joli cache-pot. Un mot toutefois sur Voeckler, un type charmant, bien aimé de ses collègues et qui cultive, disons à sa façon, la confraternité par ces petits gestes qui entretiennent l'amitié : «Au niveau de l'opposition, je ne peux pas dire que c'était ma plus belle victoire.» Sorensen, Izaguir