Le Tour de France continue été après été d’emplir son coffre à jouets. En 2011, il avait trouvé en Cadel Evans un bonhomme pain d’épices, éduqué chez les Aborigènes, soutien affiché des Tibétains et père adoptif d’un petit Ethiopien. La dernière acquisition du Tour sera sans doute un héron en veste de golf. Racé et malhabile, l’air maniaque et désinvolte, pour tout dire assez ridicule.
Bradley Wiggins, le probable vainqueur de la course cette année, est aussi le jouet à ressort des gamins de Kilburn, son ancien quartier du nord de Londres. Comme ces enfants-là sont victimes d’une nouvelle casse, Wiggins reste le symptôme hésitant des années Thatcher et peut-être un rescapé penaud.
Twitter. C'est toute sa jeunesse qui a reflué ce soir de mai 2010, quand il a commenté sur Twitter une «triste nouvelle» politique : «David Cameron est le nouveau Premier ministre. Nous pourrions perdre le "Grand" de "Grande-Bretagne" !» La sortie est audacieuse quand on est payé plus de 2,5 millions d'euros annuel et que le Team Sky demeure propriété de la famille Murdoch. Le maillot jaune serait-il de gauche ?
«Doucement ! freine un journaliste britannique. Il existe plusieurs orientations possibles. Sans être raciste, Wiggins pourrait se rattacher à une extrême droite socialisante et ultrapatriotique. Certains de ses amis sont de ce bord-là. Il tient lui-même un langage très patriote, parfois militaire. D'un autre côté, il a refusé l'autre jour d'endo