Ce matin du 5 août 1996, au lendemain des Jeux d'Atlanta, le Royaume-Uni se réveille groggy. La nation qui se targue d'avoir inventé tous les sports, ou presque, y compris les plus improbables comme le curling (1), est tombée dans les profondeurs du classement des médailles. Avec une seule malheureuse breloque en or, pour le duo Steve Redgrave et Matthew Pinsent en aviron, la Grande-Bretagne se classe 36e, derrière l'Algérie, la Corée du Nord ou le Kazakhstan. A contrario, la France triomphe en se classant 5e avec 15 médailles d'or. Pour les Anglais, c'est une humiliation. «Atlanta fut extrêmement décevant», confirme Liz Nicholl, directrice générale de UK Sport. Dans la foulée de cette bérézina, gouvernement et autorités du sport décident de réviser totalement l'approche britannique du sport de haute compétition.
En janvier 1997, une loi est votée, qui approuve la création de UK Sport, organisme rattaché au ministère de la Culture et des Sports, mais qui est le seul à décider de l’allocation de son budget. UK Sport est financé à 50% par des fonds publics et à 50% par les revenus de la loterie nationale. Il investira un total de 629 millions de livres (800 millions d’euros) dans le sport de haut niveau entre 1997 et 2013.
Etats d'âme. UK Sport endosse trois responsabilités : la performance des athlètes, le soutien d'événements sportifs majeurs et le développement international, qui consiste à impliquer plus de Britanniques dans le