A Pékin, les tentures qui décorent l'enceinte où se déroulaient les matchs de beach-volley lors des Jeux de 2008 tombent en lambeaux. La brise arrache à la structure délaissée un énorme pan d'affiche arborant une effigie de Fuwa (bébé heureux), mascotte de l'événement, les contours blanchis par le soleil. Des herbes folles ont envahi le stade de base-ball, transformé en dépotoir. Le vélodrome, qui semble n'avoir plus servi, est cadenassé et désert. Gardé par des sentinelles, le lac et la rivière artificiels où ramaient les sportifs sont également à l'abandon.
Le célèbre stade à la structure enchevêtrée de nid d'oiseau, lui, est demeuré l'une des attractions touristiques de la capitale. «Mais le nombre quotidien de visiteurs est passé de 20 000 à 8 000, et il ne cesse de diminuer», s'inquiète une porte-parole du site - qui embellit sans doute le tableau, vu le peu de visiteurs qui se pressent ce jour-là au guichet. Ces recettes maigrichonnes sont très insuffisantes pour couvrir les énormes coûts de fonctionnement (l'équivalent de 6,5 millions d'euros par an). Le stade de 80 000 places n'accueillera cette année qu'une poignée de concerts et une seule rencontre sportive, un match de foot qui opposera vendredi Manchester City à Arsenal. «Nous ne sommes rentables qu'au-dessus de 40 000 spectateurs», avoue un responsable, expliquant cette semi-hibernation. Pour limiter les pertes, tous les moyens sont bons. L'hiver, le stade est transformé en patinoire ;