Les JO sont aussi une représentation du pays hôte. Pékin avait consacré l'hégémonie et l'ubris de la Chine ; les Jeux de Londres montrent un douteux royaume. Le pays est si vieux qu'il a inventé plusieurs sports et même la distance du marathon. Cette longue histoire n'assure pas pour autant la réussite des Jeux olympiques, comme le voudrait l'impopulaire Premier ministre, David Cameron. «Regardez ce dont nous sommes capables en tant que nation même dans une période économique difficile», a-t-il asséné hier. A voir.
L’organisation des Jeux montre également tous les travers de la société britannique, de son dogmatisme libéral et inégalitaire. Le recours à une société de surveillance privée pour assurer la sécurité a tourné au fiasco, et l’armée britannique a été appelée en renfort in extremis. La peur d’un attentat devient parano avec des missiles sur le toit des maisons voisines des stades, des snipers dans des hélicoptères et l’interdiction faite aux Londoniens d’approcher les sites olympiques. Des kilomètres de voies spécialement construites sont réservés aux VIP.
Les marques qui ont payé règnent en maîtres dans les stades, et même dans les salles de bains des athlètes, avec une police spéciale qui interdit savon ou PQ «non-partenaires». L'écrivain londonien Iain Sinclair, auteur d'un tonique pamphlet anti-Jeux, parle ainsi des cinq anneaux des JO comme de «menottes dorées faites du sponsoring des grosses boîtes, de budgets infiniment élastiques et de l'exhibitio