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«En chier, jusqu’à la perfection»

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JO de Londres 2012dossier
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L’épéiste Gauthier Grumier, qui entre en lice aujourd’hui avec l’objectif d’ouvrir les compteurs de l’escrime tricolore, revient sur sa carrière et sa préparation.
Gauthier Grumier en novembre 2010. (Photo Jacky Naegelen. Reuters)
publié le 31 juillet 2012 à 19h36

Remplaçant aux Jeux de Pékin en 2008, l'épéiste français Gauthier Grumier (28 ans) s'est hissé au sommet de sa discipline, jusqu'à une place de numéro 1 mondial (2009), une médaille d'argent mondiale (2010) et quatre titres mondiaux par équipes (2006, 2009, 2010, 2011). En piste aujourd'hui en individuel dans un contexte tricolore morose (aucune médaille jusqu'ici), l'actuel 7e mondial, escrimeur surdoué, raconte sa métamorphose.

Pékin dans les tribunes

«Il était temps de réfléchir sur moi. Titulaire en équipe de France en 2006, remplaçant en 2003 et 2008 ; toujours placé, jamais gagnant : pas dans le coup. Or, je ne suis pas le genre "remplaçant heureux". J'en ai conclu la chose suivante : "Tu hausses ton niveau de jeu ou tu passes à autre chose." En observant le tournoi olympique, j'avais eu l'impression qu'on [les Bleus, parmi lesquels les frères Jeannet, ndlr] laissait un peu faire. L'Espagnol José Luis Abajo [médaillé de bronze] sort Jérôme Jeannet, alors numéro 1 mondial, le matin : Abajo ne bougeait pas, il avait la tête basse, fermée, alors que Jeannet était plus expressif, comme s'il jouait une pièce de théâtre. Jeannet voulait faire un beau match, alors qu'Abajo venait le tuer. Ça m'a interpellé. J'ai compris d'un coup que, dans certaines circonstances, le mental primait sur la technique.»

Inverser le processus

«J'ai alors compris que j'étais plus centré sur les autres que sur ma personne. Je m'explique : l