Il y a des médailles d’or olympiques que les judokas vont chercher en marlou, dans d’obscurs combats d’arrière-cour, sur une option tactique, une filouterie de plus, ou parce qu’on a mieux senti la fraction de seconde où ça s’est passé - si ça avait été la suivante, là…
Et il y a les ors olympiques, rarissimes, dont fait partie celui que Lucie Décosse (30 ans) est allée décrocher hier en moins de 70 kilos, la première pour le judo français depuis le titre de David Douillet en 2000, les évidentes : le matin où l'on se lève en sachant que c'est son jour, les adversaires les plus coriaces - la Néerlandaise Edith Bosch, la Japonaise Haruka Tachimoto - qui déblaient avant terme, les combats écrasés devant des filles contentes de s'en sortir entières. Décosse, à propos de sa finale contre l'Allemande Kerstin Thiele : «A un moment, rien qu'à l'entendre respirer, j'ai su qu'elle était cramée.»
Emerveillement. Sur sa demie contre la Coréenne Ye-Sul Hwang, un piège ambulant dont l'ambition exclusive était de rester debout sans jamais attaquer : «Aucun souci. Je la connais par cœur. Je savais qu'en restant agressive, on y allait tout droit.» Larbi Benboudaoud, son coach : «On l'a sentie bien dès le matin. Parfois, elle est molle, négative. Là, pas du tout. Je n'ai jamais eu à la piquer pendant les combats : juste des consignes techniques précises répondant à ce qui se passait sur le tatami.»