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Gaël Prévost, l'arc et la manière

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JO de Londres 2012dossier
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A 18 ans, l'Auvergnat au sang-froid impressionnant dispute vendredi les huitièmes de finale.
Gaël Prévost, à l'entraînement, en mai. (Photo Franck Fife. AFP)
publié le 2 août 2012 à 16h46
(mis à jour le 2 août 2012 à 23h41)

Gaël Prévost n'a rien d'un Pierrafeu. Il ne bâfre pas de viande crue, ne défie pas la cible emmailloté d'une peau de yack et ne s'exprime pas par onomatopées. Encore moins par tweets. Son début de notoriété, celui qui est juste un archer précoce – 18 ans – doué et timide, le doit à une mauvaise raison. Le grand public, qui, forcément perspicace, se dit que le tir à l'arc n'existe plus que chez les Papous, n'a entendu parler que de son père électro-sensible. Prévost a donc grandi dans un hameau auvergnat où les appareils électroniques n'avaient pas droit de cité. Et les longues soirées d'hiver s'éclairaient à la bougie. «Raconter ma vie telle qu'elle a été ne me dérange pas, confie-t-il. Je n'en ai jamais eu honte. Elle me va même super bien. Ce qui me gonfle, c'est quand les médias ne s'arrêtent qu'à ça.»

Allez, mea-culpa, on a, nous aussi, participé à la curée. Et brillamment même, puisqu'on a rencontré Gaël Prévost le vendredi 6 juillet après-midi, et que, concomitamment, le réseau téléphonique d'Orange essuyait un spasme historique ! On s'en doute, Prévost n'en avait rien à secouer. Il n'a pas de portable. «Si quelqu'un a quelque chose d'urgent à me dire, il fait passer le message par un proche. Sinon, ça peut attendre.»

«Je n’ai presque jamais le trac»

De cette retraite spirituelle découle une partie du talent de l'archer. Sa discipline, qui consiste quand même à loger une flèche dans un cercle de 12 centimètres de diamètre situé à 70 mètres, requi