Star malgré elle. Wodjan Ali Seraj Abdulrahim Shahrkhani, 18 ans, fait couler beaucoup d’encre depuis le début des Jeux olympiques. Pourtant, la judokate n’a pas encore posé un pied sur les tatamis, ni même dit un mot. Elle marche souvent à l’ombre de son père. Son guide. Vendredi, pour son entrée en lice dans la compétition, dans la catégorie des plus de 78 kg, elle aura beaucoup de mal à se défaire de la Portoricaine Melissa Moijica, 13ème combattante mondiale. Mais la foule et les curieux seront là, présents au premier rang. Pour regarder le spectacle. Wodjan Ali Seraj Abdulrahim Shahrkhani deviendra la première judokate à combattre la tête couverte aux Jeux.
Mais ce combat a failli ne jamais avoir lieu. Le foulard est interdit par la Fédération Internationale de Judo (FIJ), pour des raisons de sécurité. Le Comité International Olympique (CIO), lui, a lutté pour permettre la présence aux Jeux de sportives d'Arabie Saoudite, du Brunei, et du Qatar. Une victoire que Jacques Rogge, le président du CIO, ne voulait pas laisser filer. L’Arabie Saoudite est donc venue à Londres avec ses règles: le port d’une tenue islamique, la présence d’un parent proche et la non-mixité des épreuves pour toutes les femmes de la sélection olympique. Elles sont deux. Shahrkhani, donc, et Sarah Attar, qui courra le 800 mètres, puisque le foulard est autorisé en athlétisme.
«Une régression» pour les femmes
Pour convaincre la FIJ de céder, le CIO a joué des coudes. De son côté, le prince Nawaf ben Fayçal, responsable du sport en Ara