Les Jeux olympiques, c’est le bonheur du béotien. L’occasion de comprendre les subtilités de disciplines injustement déconsidérées. L’autre jour, ça nous l’avait fait au canoë. On prenait ces rameurs à genoux sur des rivières artificielles pour de furieux culs-de-jatte qui auraient troqué le fer à repasser pour la pagaie. Ce n’est qu’en approchant qu’on avait compris que le passage d’une porte de slalom peut devenir une chorégraphie. Cela poussait à l’humilité, hier, au moment d’aborder le water-polo. Et si cette discipline n’était pas qu’un sport de brutes ?
Chauve. Une première incursion, dimanche, pour la fin d'Etats-Unis - Monténégro (8-7) avait laissé sceptique. Vu le festival de taquets et bourre pifs au-dessus de l'eau, ce qui se passe en dessous doit être assez moche. Même l'un des deux arbitres ressemblait à un tueur. On aurait dit Harvey Keitel en chauve. On s'était pris de pitié pour le gardien de but, sentinelle sans pied qui pédalait sans fin, comme dans un film de Tex Avery.
Puis à l’occasion d’un temps mort (deux au maximum par équipe et par match), alors que les joueurs soufflaient en se tirant sur le slip de bain, les coachs ont détaillé d’interminables consignes à l’ardoise. Il y aurait donc de la stratégie dans cette boucherie aquatique ?
L’occasion était belle, hier, pour vérifier. Un Monténégro-Serbie, deux nations qui se partagent le pouvoir depuis la partition de l’ex-Yougoslavie. Le match se déroule en quatre quarts-temps de huit minutes