Elle souffre quelques exceptions, mais la règle générale au Jeux de Londres veut que les conférences de presse post-titre soient des sortes de temple du sport, dont le nouveau champion olympique, au pied de sa discipline et du rapport qu'il entretient avec elle à cet instant-là, fait absolument ce qu'il veut. Vendredi, après son premier titre olympique chez les lourds, Teddy Riner a dit ça : «Mes entraîneurs m'avaient donné les outils nécessaires. Je peux en parler : des randoris [combats d'entraînement, ndlr] de cinq minutes chrono. Trois ou quatre partenaires qui rentrent sur nous et l'obligation de les battre par ippon les uns après les autres, en une ou deux minutes. En venant ici, je savais que le travail avait été fait. Je savais aussi qu'il avait été difficile.»
Spectacle. La règle du lieu veut aussi que les autres athlètes médaillés attendent en silence que le champion olympique développe sa pensée, se contentant pour leur part de réponses neutres et courtes. Battu en finale par Riner, le Russe Alexander Mikhaylin n'a pas eu cette latitude-là. Un journaliste de son pays : «Est-ce que vous avez trouvé normal que Riner refuse de vous serrer la main avant le combat et, seconde question, est-ce que vous avez aussi trouvé normal que les arbitres infligent des moulinettes pour non-combativité [deux moulinettes valent un point de pénalité, trois moulinettes dix points…] toutes les minutes et demi aux adversaires que le Français a rencontrés ici