Après l’élimination hier, en quarts, de l’équipe de fleuret masculine, pourtant vice-championne du monde, l’escrime française rentrera de Londres sans la moindre médaille. Cela n’était pas arrivé depuis les Jeux de Rome en 1960. Frédéric Pietruszka (photo Thomas Samson.AFP), président de la fédération française (FFE), qui devrait annoncer des mesures dès ce matin, tente une première analyse.
Comment expliquez-vous ce fiasco ?
Pour ces Jeux
, on savait que cela serait difficile, mais on partait avec un potentiel de 6 à 7 médailles, d’où un objectif fixé à 3 médailles. Faire zéro, c’est quelque chose qu’on n’attendait absolument pas. En équipes, il y a eu des défaillances, comme Victor Sintes qui prend 11-1
[contre les Etats-Unis, hier, ndlr].
C’est insurmontable. En individuel, c’est pareil, avec ces gros problèmes des matchs à 14 partout que l’on perd. C’est quelque chose que nous avons identifié il y a très longtemps et nous n’avons toujours pas trouvé la solution. A nous de travailler pour inverser les résultats.
L’escrime française est-elle en déclin depuis longtemps ?
Il n’y a pas que la France. La Russie a très peu réussi, l’Allemagne idem, et l’Italie, à part le fleuret féminin, fait aussi moins bien. L’escrime est le plus grand pourvoyeur de médailles olympiques depuis cinquante-deux ans. Mais il y a des cycles, et on est en fin de cycle. Certains pays émergents montent en puissance et nous, les Européens, sommes les plus fragiles. Pourquoi ? Je n’ai pas la réponse. Quand on est dans une spirale négative, les athlètes les plus fragiles craquent.
Qui est responsable ?
Il y a des