Il est l'ennemi le plus redoutable du lutteur. «Mon premier adversaire», lâche Steeve Guénot, champion olympique à Pékin en 2008. Le poids est «un sujet qui fâche», glisse-t-on dans l'encadrement de l'équipe de France. Et pour cause : avant chaque compétition, les athlètes engagent un régime drastique, faisant subir à leur corps une véritable torture. L'objectif : une perte moyenne de huit kilos par lutteur avant la pesée, la veille de la compétition.
Sacrifices. «Un mois avant le jour J, on doit arrêter d'avaler toutes boissons ou aliments sucrés, ou les viandes en sauce», détaille Steeve Guénot, engagé demain dans la catégorie des moins de 66 kilos. Les sacrifices les plus importants sont ensuite réservés aux 48 dernières heures. «Deux jours avant la compétition, on ne touche plus terre», raconte son frère aîné Christophe, médaillé de bronze en 2008 et battu hier en quart de finale en moins de 74 kilos. «On n'a plus le droit d'ingurgiter quoi que ce soit, mais de toute façon, on n'a même plus faim, ajoute Steeve. On a la bouche pâteuse, on a soif. Il ne faut pas venir nous emmerder.» Dans l'attirail des lutteurs, bonnets, gants, imperméable et autres vêtements chauds peuvent même détrôner la tenue de combat, le jour de la pesée, afin d'éliminer les quelques dizaines de grammes indociles. Et si le verdict de la balance se montre toujours défavorable, un sauna est à la disposition des lutteurs à quelques m