Il a porté Ezekiel Kemboi comme on soulèverait son fiston. Hilare. Oublié le rêve de faire rendre gorge aux Kenyans. Hier soir, à l'arrivée du 3000 mètres steeple Mahiedine Mekhissi avait l'argent content. Comme en 2008, il monte sur la deuxième marche du podium au bout d'une dernière ligne droite à l'énergie. «Quand Kemboi a attaqué, j'ai eu une absence, résumait-il. Je me suis bien repris. J'ai tout donné et je n'ai aucun regret à avoir.»
Aux Jeux de 2008, il était comme tombé du ciel. A Pékin, Mahiedine Mekhissi n'était pas convié au carré VIP de la Fédération française d'athlétisme (FFA). Elle avait d'autres noms en tête. «On ne me citait jamais parmi les médaillés potentiels, j'avais envie de prouver ce que je valais. Quelques jours avant, j'étais arrivé en retard à l'entraînement. Un gars de la Fédération m'avait alors dit : "Mahiedine, tu n'es pas venu en vacances !" Je lui avais répondu : "Tu verras en finale !" Je n'avais pas encore couru les séries il a dû se dire que je parlais trop !», se souvient le coureur.
Soupçons. Ce 18 août 2008, en finale du 3000 steeple, Mekhissi croit en lui. La veille, sûr de ses forces, il promet une médaille à son frère. Avant le départ, il ne laisse apparaître aucune pression. Ni stress, ni excitation. Le coureur de 23 ans, s'arrache et se place entre deux Kenyans pour décrocher une médaille d'argent. Le seul podium de l'athlétisme français aux Jeux de Pékin. La joie fut de courte durée. Aprè