Dans un couloir derrière le ring, un jeune gars dépose un baiser au coin des lèvres de sa chérie. Les spectateurs passent, on est vendredi après-midi, ils ne reconnaissent pas Alexis Vastine, qui vient de se qualifier pour les quarts de finale des poids mi-moyens aujourd’hui. Le garçon est tendre, détendu. Il répond d’un clin d’œil au sourire qu’on lui tend. Une heure avant, il était plus nerveux. Il venait de battre difficilement un Mongol (13-12) pour rejoindre les quarts, mais restait crispé.
On n'avait pas retrouvé le boxeur élégant, souvent imprévisible. «Ici, il y a beaucoup de stress, disait-il, encore ruisselant. Je n'arrive pas à me libérer comme dans les autres compétitions.» On insiste : «Pourquoi ?» Il répond juste que les médias sont très (trop ?) présents. Depuis six mois, Alexis Vastine vit une situation curieuse. Ils sont cinq boxeurs dans la délégation française, trois ne lui adressent plus la parole. L'ambiance doit être lourde à supporter aux entraînements.
Tout est parti d’une brouille en janvier. L’un des boxeurs reprochait à Alexis Vastine de chambrer. Ensuite, les choses se sont envenimées. Une partie de l’encadrement parle de jalousie. Médaillé de bronze aux JO de Pékin en 2008, puis d’argent aux championnats d’Europe en 2010, Vastine est plus médiatisé que les autres, très beau gosse, avec de faux air de Beckham (et une copine plus mignonne que Victoria). Il ne fait pas beaucoup d’effort pour fonctionner collectif. Se concentre sur se