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Poupou, des bâtons dans les roues

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[Presque champions 3/6] . Parti favori du Tour en 1968, Poulidor abandonne après une chute.
publié le 6 août 2012 à 20h16

L’histoire du Tour de France est pleine de belles défaites, d’échappées alpines avortées à 200 mètres de l’arrivée (attention, spécialité française) et de maillot jaune perdu pour une poignée de secondes (Laurent Fignon en 1989). Mais on ne peut pas parler de ce romantisme français qui consiste à rater systématiquement la dernière marche avant la victoire sans rendre hommage à Raymond Poulidor, immense champion si souvent habitué aux deuxièmes places.

Malgré ses 189 victoires, sa place de numéro 1 mondial en 1964 et ses 8 podiums sur le Tour de France, «Poupou», le chouchou des bords de route, n’aura jamais connu le baiser des jolies filles chargées de remettre la tunique jaune au leader.

En 1968, il est pourtant passé tout près. Alors que la jeunesse révolutionne et que De Gaulle visite Massu à Baden-Baden, Poulidor s’entraîne. Il avale les bornes avec l’intense espoir d’accrocher son nom au palmarès. Jacques Anquetil n’est plus là. Cette fois, c’est sûr, c’est la bonne. Deuxième du prologue à Vittel, le coureur limousin confirme à tous les sceptiques qu’il est en canne.

Après deux semaines de course, il a passé les Pyrénées en évitant tous les pièges dans lesquels il était tombé les autres années (chutes, crevaisons, erreurs d'itinéraire…). Quatrième au général, il possède près de deux minutes trente d'avance sur les favoris, Jan Janssen, Lucien Aimar et Franco Bitossi. La 15e étape relie Font-Romeu à Albi, 250 kilomètres relativement plats avant d'attaquer les Alp