Faut-il invoquer l'infortune ? En héritant du couloir 2, le plus serré de la course, Christophe Lemaitre savait avant même de pousser la porte du stade olympique que la finale du 200 m ne serait pas une promenade de santé. Avec ses grands compas, la raideur de ses chevilles et son inexpérience des Jeux, virer dans une telle position ne lui facilitait pas la tâche. «Compliqué», avait-il résumé, la veille, en découvrant le sort que lui avait réservé le tirage des couloirs.
Malgré tout, l’espoir était permis pour le Savoyard, tellement convaincu de ses chances de podium qu’il en avait rayé le 100 m de son programme olympique. Mais la course s’est chargée de renvoyer par le fond ses douces illusions. Et elle l’a fait sans ménagement. Son virage a été, comme prévu, approximatif et douloureux. Christophe Lemaitre en est sorti en sixième position, loin d’Usain Bolt, Yohan Blake et Warren Weir, les trois Jamaïcains, partis pour un triplé comme on se rend à la messe. Sa ligne droite, son habituel point fort, n’a pas été plus convaincante. A croire que son moral lui avait déjà tourné le dos.
A l’arrivée, le Français reste coincé dans les bas-fonds, à la sixième place (20’’19). Mais le public le voit à peine. Sous ses yeux, Bolt (19’’32), Blake (19’’44) et Weir (19’’84) offrent à la Jamaïque une nouvelle raison de se proclamer terre sainte du