L’équipe de France de foot féminine a achevé hier à Coventry, sous un magnifique soleil anglais de début d’après-midi, la folle équipée qui la porte depuis le Mondial allemand.
Il n'est pas interdit de penser que cette équipée est autant médiatique que sportive. Quatrièmes en Allemagne, les filles entraînées par Bruno Bini ont été battues (1-0) hier pour la médaille de bronze par le Canada. Après un but inscrit au bout des arrêts de jeu par Diana Matheson. Qui, à ce propos, n'a pas de club - comme six de ses coéquipières alignées au coup d'envoi -, vu qu'il n'y en a pas au Canada. Ce qui contraint les joueuses à s'exiler ou à vivre du programme d'aides fédérales. Dans ce dernier cas, elles jouent très peu, subissant un vrai déficit de pratique. Un témoin : «Parce que les joueuses de l'Olympique lyonnais [11 joueuses sur 16 aux JO, ndlr] qui gagnent 11-0 tous les week-ends ne subissent pas aussi un déficit de pratique au haut niveau ?» Pas faux. Ainsi va le foot féminin.
Bini est venu parler devant la presse après le match, effondré à la fois par la défaite et par la domination stérile des Bleues en seconde période. «Des fois, dans la vie, on donne tout et ça ne suffit pas. C'est comme en amour pour garder quelqu'un. Mais on est en bonne santé. On est en vie. Et ce n'est déjà pas si mal.»
On le concevait, bien sûr, mais quand même, vu qu'on était là pour le foot, on s'est risqué à demander au sélectionneur des Bleus en quoi son équipe avait progressé depuis le