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Portrait

Louisa Nécib entre mues et moues

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Louisa Nécib (à gauche) en demi-finale contre le Japon. ( Photo Damir Sagolj. Reuters)
publié le 9 août 2012 à 11h55

Son sélectionneur, Bruno Bini, la dépeint comme «une artiste, qui a su enfiler le bleu de chauffe». Louisa Nécib, 25 ans, meneuse de jeu des Bleues, qui joue la médaille de bronze cet après-midi contre le Canada, cultive depuis toujours ce goût pour la mue et les paradoxes. A la fin des années 90, cette fille d'immigrés algériens partage son temps libre entre la gymnastique et le football, dans les quartiers nord de Marseille, où nombre de «minots» se souviennent avoir été victimes des petits ponts de la jeune Louisa, sous les rires moqueurs des copains. «On jouait sur des petits terrains ou dans la rue, pour le plaisir, se souvient-elle d'une voix fluette, mâtinée d'un accent méridional inaltéré. J'étais la seule fille du groupe. Si je n'avais pas su dribbler, les garçons ne m'auraient jamais accepté. J'ai beaucoup appris techniquement, mais je ne savais pas que le foot féminin existait.» Un club se monte alors dans le XIVe arrondissement. Première mutation, à 14 ans : «J'ai rangé mon justaucorps et ma tenue à paillettes pour enfiler un short et acheter mes premiers crampons… Un choc !»

Son ascension sera fulgurante : repérée en sélection Méditerranée par le directeur technique régional de l'époque, un certain Bruno Bini, elle rejoint le centre de préformation de Clairefontaine puis signe à Montpellier, où elle est appelée à 18 ans pour la première fois chez les Bleues. Depuis 2007, elle garnit copieusement son palmarès sous le