Fin juin, les basketteuses françaises étaient contraintes d'arracher leur billet pour Londres «au fin fond de l'Europe» (selon une joueuse, qui parlait en fait de la capitale turque, Ankara) et devant un journaliste et demi sur l'un de ces obscurs tournois de qualification où tout et son contraire peut soudain vous tomber dessus.
Samedi soir, à la North Greenwich Arena, les mêmes ont le rendez-vous d'une vie : une finale olympique face aux Américaines, invaincues aux Jeux depuis 1996 et pierres de touche de ce sport. Forcément, Pierre Vincent, leur entraîneur, a eu le vertige : «Des athlètes hors normes, une immense technique… et une culture basket extraordinaire. N'oubliez pas, l'Amérique a inventé ce jeu.» Le sélectionneur des Bleues a prononcé ces mots sentencieux jeudi soir, dans la foulée de la demi-finale et du démâtage (81-64) d'une équipe de Russie coupable d'avoir pris l'affaire d'un peu haut.
Grosse entorse. A Londres, tout le monde s'est cogné l'express tricolore à pleine vitesse et de face : les adversaires, mais aussi le milieu du basket, le public et même les médias. Quand on les a vues jeudi après le match, les filles avaient un moral à fracasser les planètes. La meneuse Florence Lepron : «Souvent, on se moque des sportifs parce qu'ils n'ont pas les mots pour décrire ce qu'ils vivent. Je ne les ai pas non plus. Imaginez un petit romancier payé pour écrire des romans de gare à l'eau de rose, le gars, il n'aurait jamais osé i