On est tous d’accord, les Américains ont des sprinters exceptionnels. Tyson Gay, Justin Gatlin, Carmelita Jeter… Sauf qu’avec un bâton dans les mains, ils deviennent aussi rapides et habiles que Brandao sur un terrain de foot. Certains parlent de malchance, d’autres d’incompétence. En tout cas, les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis 2001 (6 championnats du monde, 2 JO), les relayeurs hommes et femmes du 4x100m ont été disqualifiés 10 fois sur 16 !
Alors, finis les roulements d’épaules, les tirages de langue et les clins d’œil à la caméra avant de s’élancer. Avant, il y avait pourtant de quoi se la raconter. De 1920 à 1993, sur 18 relais masculins (incluant championnats du monde et JO), les Américains écrasent les courses et en perdent seulement… une. Une autre époque. Désormais quand on voit Darvis Patton se vautrer lamentablement dans son dernier virage à Daegu, on se dit que c’est la routine.
Comment expliquer cette invraisemblable série ? Avec beaucoup d'athlètes compétitifs et souvent en concurrence sur 100 mètres, le passage à un entraînement collectif n'est pas simple. D'abord parce qu'ils ne trouvent pas le temps. «Tous ces gens qui sont dans l'équipe de relais avec nous, ce sont aussi nos adversaires. Se mettre avec quelqu'un et perturber son emploi du temps est difficile», explique Alyson Felix, toute nouvelle championne olympique du 200 mètres,