Usain Bolt est légendaire. Il l'a prouvé sur la piste, écrasant la finale du 200 m quatre jours après avoir réduit en miettes celle du 100 m. Les deux titres lui appartenaient. Il les a conservés. Avant lui, personne n'avait été capable d'une telle prouesse. Beaucoup s'y sont pourtant essayés. Puis il l'a dit en conférence de presse, avec assurance et naturel : «Je suis une légende vivante, le plus grand athlète sur la planète. J'étais venu à Londres avec cette ambition : devenir légendaire. Maintenant, c'est fait.» Tout est dit. Chapitre terminé.
«C'est dur». Légendaire mais pas éternel. Pressé de questions sur ses projets, pour les heures à venir, les semaines suivantes et les quatre prochaines années, le Jamaïcain a lâché un long soupir, comme si la perspective de regarder plus loin que le micro tendu vers lui était au-dessus de ses forces. Puis il a osé un regard sur sa droite, où avait pris place Yohan Blake, son dauphin sur 100 et 200 m, un autre coup d'œil vers la gauche, où était assis Warren Weir, l'invité surprise du podium du 200 m. Et Bolt a avoué : «Dans quatre ans, j'aurai pris ma retraite. Mon temps sera passé. En 2016, j'aurai 30 ans. Ces deux gars-là en auront 26. Leur heure sera arrivée. Ils vont de plus en plus vite. Bientôt, ils me rattraperont. A l'entraînement, Yohan [Blake] ne me laisse aucun répit. Il veut toujours être devant. Il me pousse, il m'empêche de me relâcher. Mais qu'est-ce que c'est dur…»
A Rio, les organis