Les Bleus ont battu la sélection suédoise (22-21) depuis un peu moins d’une heure. Juste avant de monter à 15 sur le podium, les handballeurs français ont fait les rigolos : on s’essuie le visage et on s’incline en visant le ciel avec un arc imaginaire, la «Bolt» pour l’éternité. L’entraîneur tricolore, Claude Onesta, prend place à côté de son capitaine, Jérôme Fernandez, devant une douzaine de journalistes. C’est toujours le coach qui parle : gravement, lentement, avec une pointe de lassitude sans doute étudiée.
Le fond de l'air est frais : Claude Onesta aborde spontanément l'Euro raté (11e) des Français cet hiver, seule compétition perdue par des Bleus qui ont entassé depuis 2008 deux titres mondiaux, un championnat d'Europe et, donc, deux médailles d'or olympiques. «Aux Jeux de Pékin, on devait aller chercher quelque chose que l'on ne connaissait pas, qu'aucun handballeur français n'avait gagné. L'objectif était clair. La victoire fut une délivrance. A Londres, le challenge était intérieur. Ces Jeux arrivaient après l'échec retentissant de l'Euro serbe. Tout le monde nous est tombé dessus. On parlait d'une équipe vieille, finie ; ça devait être la compétition de trop. Cette aventure, on l'a donc vécu entre nous : 15 joueurs, 8 personnes du staff, basta. On a mis les choses au point. Calmement. Sans agressivité. Tout le monde a vu que ces vieux joueurs étaient les meilleurs du moment.» Puis : «Une équipe fonctionne de manière complexe, avec des régla