Vendredi, dans les colonnes de l'Equipe, le nouveau sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, a remporté haut la main le challenge informel de la phrase de la semaine. Interrogé sur le démontage d'un plateau télé par quelques doubles champions olympiques de handball ainsi que sur l'insulte - «collabos» - utilisée par leur entraîneur, Claude Onesta, à l'adresse de certains journalistes, Deschamps a benoîtement sorti : «Si j'avais fait tout ça, je pense que je ne serais plus là. Moi, j'aurais dû démissionner. C'est la réalité.» Pour sûr. Et il lui aurait fallu des années pour s'en remettre professionnellement, durant lesquelles la terre entière aurait glosé sur ces «abrutis de footballeurs» en leur administrant des leçons de morale, de savoir-vivre et même d'histoire. L'emploi du terme «collabos» est gravissime : sorti de son contexte originel, il tend à banaliser l'attitude de certains Français durant l'Occupation. Samir Nasri et Jérémy Ménez n'ont pas sorti le dixième de ce qu'a dit Onesta et ils ont été suspendus par la FFF quelques matchs, certaines voix plaidant même pour une suspension de deux ans ou - encore mieux - à vie. Vendredi, Onesta s'est excusé pour le démontage du studio. Pas un mot sur le reste. Deschamps a raison : c'est deux poids, deux mesures. Non pas une pour les handballeurs et une autre pour les joueurs de foot, mais une pour les vainqueurs, une pour les perdants. Le foot en a profité tantôt : en 1998, on se foutait bien du f
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Onesta ou la déraison des vainqueurs
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publié le 17 août 2012 à 19h56
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