Une des spécificités des débuts de saison en rugby comme ailleurs, c'est qu'ils tolèrent encore la défaite souriante, à peu près autant qu'ils appellent la victoire pondérée. Ainsi en a-t-il été samedi, selon la métaphore du chemin encore si long à parcourir commune aux deux camps, du choc des dauphins, Racing Metro-Toulon (21-23), lors de la 2e journée du Top 14.
Sous les rafales de vent si inhabituelles des Hauts-de-Seine qu’elles auraient presque donné à l’antique stade Yves-du-Manoir de Colombes des faux airs de Mayol dans le mistral (à la différence notable que le public y est autrement éduqué), on a pu humer ce à quoi pourrait (devrait ?) ressembler l’exercice 2012-2013. Du moins en ce qui concerne les deux équipes qui, à coups de chéquiers et de méthodes jugées parfois un peu brusques, ont révolutionné les mœurs du rugby pro ces six ou sept dernières années.
«Badernes». Longtemps au coude-à-coude dans leur course à l'armement, le Racing et Toulon semblent pourtant aujourd'hui en passe de ne plus connaître la même courbe de croissance. L'équipe francilienne a connu une saison 2011-2012 chaotique, sur le terrain comme en coulisses (dissensions entre l'entraîneur Pierre Berbizier, aujourd'hui en retrait, et les joueurs…), puis vu ses stars (Sébastien Chabal, Lionel Nallet, François Steyn) filer vers d'autres couleurs. Le club de la rade a, lui, gravi un nouvel échelon dans la hiérarchie hexagonale : finaliste malheureux en juin contre Toulouse,